Kenny • Du lundi au week end, du week end au lundi, j'suis arriver à un stade qui'ya raviver ma flemme olympique.

« Et toi, mon Kenny. C’est sympa ton nouveau boulot ? Tu l’aimes bien ? » La mère de famille laissait une énorme louche de spaghetti bolognaise s’écraser dans l’assiette de son fils. La fourchette tournoyante dans la nourriture, l’un de ses coudes profondément enfoncé dans la table cherchant une réponse valable dans les yeux de son meilleur ami. Ses yeux bovins s’étaient déjà rués sur la nourriture dans son assiette n’ayant pas hésiter une seule seconde à se fourrer la bouche de spaghetti après la phrase de madame LeDuc « Beh… heu… ouais… S’pas mal, tu vois… » A son tour, il enfonçait la fourchette dans son assiette pour essayer de s’empiffrer le plus rapidement possible. S’il n’arrivait pas à articuler correctement, sa mère changerait très certainement de sujet de conversation et il pourrait éviter une nouvelle fois de lire la déception dans ses yeux. A nouveau, elle retrouverais sûrement l’appétit depuis le décès de son père. « Comment ça pas mal ? » Insistait-elle, curieuse. Un sourcil arqué sur le visage observant celui de son fils de haut en bas, en large, en long et en travers à la recherche de la moindre émotion susceptible de le trahir. Dans la surprise, il recrachait discrètement ses spaghettis sur sa fourchette feintant de n’avoir jamais enfourner ses pates entre ses dents « Beh, ouais c’est juste que fin tu vois… C’est l’genre de boulot que… » Discrètement, sous la table, Kenny envoyait un énorme coup de pied dans le genou de son meilleur ami qui laissait subitement tomber sa fourchette dans son assiette poussant un petit cri de douleur [/i] « Un problème Valentin ? »[/i] La mère de Kenny s’empressait de questionner le meilleur ami de son fils, un sourire au coin des lèvres sous sa barbe, le brun observait son colocataire se retenir de danser sur place essayer de se dépatouiller avec sa mère « Nn…N-…Non madame Leduc, je me suis juste mordu la langue » Explosant de rire sans une seule once de retenue à l’excuse bidon présentée par son colocataire, il enfournait une nouvelle fois une plâtrée de spaghetti dans sa bouche. « Tu m’étonnes que tu ne gardes jamais un travail avec cette attitude, Kenny. » Il roulait subitement des yeux plongeant son regard sur le plafond avant que sa mère ne vienne lui mettre une claque à l’arrière du crâne « Bon dieu, pense a ton père ! Il détestait que tu me regardes comme ça… »

Kenny se mordait soudainement l’intérieur de la joue repoussant son assiette et quittant la table en l’espace de quelques secondes seulement après l’évocation du son père. Il n’accepterait jamais l’idée qu’aujourd’hui son père ne soit plus de ce monde. Se ruant dans la cuisine pour s’emparer de son sweat à capuche qu’il enfilait sur son dos, sa mère poursuivait son fils dans la pièce croisant les bras sur sa poitrine. « Tu vas encore gâcher un repas de famille… Une nouvelle fois ? Simplement parce que j’ai évoquer ton pè… » Trop. Il en avait trop entendu préférant ouvrir la porte du petit jardin pour venir se planter contre l’appuie de fenêtre. Les mains fouillant à l’intérieur de sa veste pour venir se planter un joint au coin des lèvres. « Quand es ce que tu grandiras, Kenny ! Ton père serait le premier a réagir comme je réagis face a… » Dans un grognement de colère, il allumait le joint aux coins de ses lèvres marmonant avec irrespect dans sa barbe « Sauf que papa, il est mort il y a neuf ans, putain. Toi, tu f’rais mieux d’accepter de vivre sans lui au lieu de me rabacher tes mêmes putains d’histoires chaque putain de fois que je reviens dans cette maudite baraque.» Doucement, son meilleur ami s’était frayer un chemin vers l’arrière cour passant un bras sur l’épaule de madame LeDuc aux yeux rougis. Il murmurait d’une voix douce qu’elle ferait mieux d’aller manger avant que son assiette ne refroidisse et qu’il s’occupait de Kenny. La casquette à l’envers sur la tête, il enfonçait les mains dans les poches de son survêtement venant se planter lourdement à ses côtés. « Ken. T’abuses avec ta mère. S’pa contre elle qu’il faut qu’tu sois en colère… » La fumée s’extirpait de ses poumons, les yeux plongés vers les nuages gris qui flottaient au dessus de la ville. Les mains enfoncées dans les poches extirpant lentement l’une d’entre elle pour venir tendre le joint à son colocataire. « P’tain, mec. J’suis pas en colère contre ma mère, j’suis en colère contre lui… T’étais pas dans la voiture quand les condés sont arrivés. C’était moi qui conduisait parce qu’il était ivre mort, putain… J'ai tuer mon père, j'ai perdu mon boulot et mon permis... »