![](https://data.whicdn.com/images/304895698/original.gif)
Franc, persévérant, passionné, ambitieux, mature • pessimiste, aigri, dépensier, égoïste, rancunier • auparavant altruiste et attentionné, il n’a plus envie de se soucier des autres, c’est le meilleur moyen qu’il a trouvé pour se protéger du monde extérieur • ses passions sont la musique (classique et jazz), le piano, le dessin, la mode, le piano • il compose et dessine une BD qu’il publie sur internet • a fait plusieurs années de rock acrobatique et était doué, mais a été obligé d’arrêter suite à un accident • le lait fraise c’est toute sa vie • fan de Boris Vian, il connaît L’Ecume des Jours par coeur • parle français, anglais, allemand, latin et a quelques bases en russe et coréen mais ne pratique que très peu • fume, accro à l’héroïne bien qu’il tente de se sevrer, a peur de devenir alcoolique • a une prothèse au pied gauche et est malentendant, il porte un appareil invisible et apprend la LSF au cas où • son père est en prison à Marseille, il lui manque énormément.
Baptiste est né à Lille, mais n’y a vécu que ses premières années. A l’époque, sa famille se constituait de son frère Mathis, âgé de trois ans de plus que lui ; de sa mère Min Ah, coiffeuse ; de son père Yuri, chirurgien de nuit, souvent sur les nerfs, stressé à l’idée d’une erreur médicale et préférant la compagnie des étoiles pour travailler.
Ils ont déménagé à Marseille en mai 2002 suite à une mutation de Yuri. Accumulation de pression, d’anxiété, il devint violent. D’abord une gifle à Min Ah, elle laissa couler.
Ca arrive à tout le monde, juste une baffe c’est rien. Ce n’était pas rien, en quelques semaines elle a commencé à investir dans le fond de teint et correcteur d’imperfections. Les enfants ont à leur tour fini par se prendre la violence de leur père. Mathis se défendait, défendait sa mère, son frère, sans grand succès. Son petit frère prenait les coups que lui réussissait à bloquer. Os fragiles, il a de nombreuses fois fini aux urgences. Autant que possible, un hôpital différent pour éviter d’éveiller les soupçons.
Malgré tout, Baptiste aimait autant son père. La journée, Yuri - comme il voulait que ses enfants l’appellent - avait tout du père idéal. Après l’école, Mathis allait rejoindre sa mère au salon de coiffure où elle travaillait. Quant à Baptiste, Yuri venait le chercher. Il lui transmettait ses passions, fasciné par la persévérance dont faisait preuve son fils pourtant jeune. Il lui fit découvrir a musique classique et le jazz, lui apprenait le solfège et le piano, ainsi qu’à lire, à compter et même un peu de latin à la demande de son fils. Le livre sur lequel Baptiste a appris à lire ? Non pas Ratus ou un autre manuel, mais L’Ecume des Jours. Le livre favori de Yuri et celui de Baptiste également. Grâce à leur temps passé ensemble, Baptiste sauta le CP et en remercie encore son père. A chaque fois qu’il voyait son fils avec un plâtre en rentrant du travail, Yuri s’excusait. Il ne s’est jamais excusé à Min Ah ou Mathis.
Au bout de dix mois, Min Ah décida d’agir avant que la situation ne s’aggrave davantage. Elle alla chercher ses deux fils avant que l’école ne reprenne l’après-midi et les emmena avec elle au commissariat porter plainte. Non pas seulement pour coups et blessures, mais aussi car il avait fuit la Russie à cause de quelques affaires illégales telles que des meurtres liés à la mafia. Baptiste en voulut énormément à sa mère. Elle osait lui retirer la personne comptant le plus pour lui. Qu’importe que Yuri le frappe, il s’excusait toujours et avait réellement l’air désolé de ne pas être capable de se contrôler. Mais, à sept ans, on ne se rend pas entièrement compte de la gravité de certaines choses.
En primaire, Baptiste rencontra l’amour de sa vie, lui permettant d’oublier l’absence de son père. Elle s’appelait Bathilde, était surnommée Billy, mais Baptiste l’appelait par son prénom. Il était tout le temps avec elle et sa meilleure amie, Ivy. Malheureusement, ils furent séparés une fois l’heure du collège arrivée. Bathilde et Ivy partirent en collège privé, Min Ah n’avait pas les moyens de payer des frais de scolarité. Au collège, Baptiste commença à prendre des cours de danse. Du hip hop, puis, rapidement, il décida de partir sur le rock acrobatique. Il s’améliora rapidement et devint très ami avec sa professeur, Rachelle.
En troisième, Mathis commença à se rapprocher de lui. Il lui proposa un moyen de se faire de l’argent facilement malgré son âge. Intrigué, Baptiste accepta. Malgré l’envie, il ne réussit pas à sortir du milieu du crime organisé après avoir reçu sa première paye. Avec autant d’argent, il allait pouvoir offrir tellement de glaces à la violette lorsqu’il aura retrouvée Bathilde, qu’il avait perdue de vue. Avec son mètre soixante-dix à seulement quatorze ans, Baptiste n’avait pas de mal à passer pour plus vieux qu’il ne l’était. Grand, voix grave, mature d’esprit, tout le monde le pensait au moins aussi âgé que Mathis.
Les deux frères étaient devenus hommes de main d’un trafiquant d’origines espagnoles, Lopez. Il les pensaient d’origines portugaises et porter le nom de Sampaio. Basil et Charly. Ils l’accompagnaient à chaque rendez-vous important, pour assurer sa sécurité. A chaque fois, ça se passait bien. Jusqu’en juillet 2013. Ca chauffait beaucoup plus que d’habitude. Baptiste eut la mauvaise idée de tenter de régler les choses dans le calme. Il a voulu jouer au justicier, l’adversaire de Lopez, Isis, blasée, en rage d’avoir la parole coupée, lui a tiré dessus à plusieurs reprises en l’insultant de misérable drogué croyant aux utopies. Avant de perdre conscience, Baptiste sentit l’angoisse et les larmes monter à l’idée de mourir. Il venait de retrouver Billy mais n’avait pas pu lui dire qu’il l’aimait encore et qu’il était touché de voir qu’elle portait toujours le collier qu’il lui avait acheté en bijouterie.
Avant de perdre conscience, tombé dans les bras de son frère, Baptiste vit également le regarde terrifié de Mathis. Il se sentit tomber sur le sol et vit Mathis s’enfuir. Lopez qui l’a emmené aux urgences, accompagnée d’Isis culpabilisant. Lopez et Isis se connaissaient déjà, avaient une relation tendue mais étaient bien plus proche qu’elle ne le pensait. Lopez avait quitté l’Espagne pour retrouver la trace de sa soeur perdue après leur adoption par deux familles différentes. C’était lui qui a commencé à provoquer Isis. Il lui avait balancé qu’elle avait été adoptée.
Peu de temps après son réveil, Baptiste commença à souhaiter ne s’être jamais réveillé. Il avait échappé de peu à la paraplégie, il aurait dû être heureux. La seule balle qui a réellement causé de graves conséquences, c’était celle au dessus de la cheville. Infection, amputation forcée pour ne pas avoir à couper au dessus du genou. La danse, sa principale raison de vivre, n’allait plus être qu’un souvenir. Aux premiers abords, son traumatisme crânien ne semblait pas avoir provoqué de dommages irréversibles. Dès qu’il fut en présence des premiers visiteurs, il réalisa qu’il n’avait compris le médecin que parce qu’il parlait d’une voix réellement forte. Mathis, Billy, Isis, Lopez, Min Ah, leurs voix n’étaient qu’un lointain murmure.
Il demanda à Lopez de l’héroïne, la morphine ne le soulageant pas. Il refusa. Baptiste demanda à Min Ah de faire venir son père. Elle refusa. Il la menaça de ne plus jamais lui parler si elle ne faisait pas tout son possible pour qu’il lui rende visite à l’hôpital. Elle accepta. Elle réussit. Yuri fut le premier à qui Baptiste avoua ses récents et soudains problèmes d’audition, en lui faisant jurer de n’en parler à personne et surtout pas à sa mère ou son frère. Il accepta. En quittant la pièce, Yuri interpella un infirmier pour lui répéter ce que son fils venait de lui confier.
Mathis culpabilisait à longueur de journée d’avoir abandonné son frère, n’arrivant plus à en trouver le sommeil. Il finit par accepter de participer à un braquage afin de pouvoir payer les frais non remboursés d’une prothèse et d’un appareil auditif invisible, condition non négociable pour que Baptiste accepte d’en porter un. Durant son année de terminale, ne supportant plus d’avoir le sentiment d’être un poids pour sa mère, son frère, sa Bathilde, la société, Baptiste tenta de se suicider. Il devait sortir avec Bathilde après les cours mais lui avait dit qu’il préférait rentrer pour ne pas la déranger, il avait dit à sa mère qu’il était avec Bathilde. Son portable fut localisé par le père de Billy, commissaire de police, sur les falaises de la côte marseillaise.
Bathilde réussit à le raisonner. Il s’éloigna du bord, éclata en sanglots dans ses bras.
Il obtint son bac L mention assez bien et en septembre 2015, il quitta Marseille pour aller faire une MANAA dans une école d’arts à Paris, où Mathis avait déménagé après son braquage. Baptiste lui demanda d’aider leur mère à payer. Mathis ne savait rien refuser à Baptiste depuis qu’il l’avait laissé pour mort, n’arrivant pas à cesser de culpabiliser. Baptiste le savait et en profitait. En 2016-2017, il fit une première année en école d’illustration. Bien que son cursus lui plaisait énormément, il décida d’abandonner et de passer la formation hygiène et salubrité afin de devenir tatoueur. Mathis avait commencé une PACES avec pour ambition de devenir médecin spécialisé dans les troubles auditifs ou la paralysie et avait du mal à gérer le travail et ses études.
Baptiste lui épargna une seconde année à payer et pris la décision de commencer à travailler. L’un de ses amis, propriétaire d’un salon de tatouage dans la capitale, lui avait proposé de venir travailler avec lui en temps partiel pour commencer, afin de voir si les clients appréciaient son style de tatouage. Ce n’était pas énorme, mais c’était déjà un salaire. Baptiste aurait pu recommencer les jobs illégaux, mais Bathilde s’était mariée en août 2016, l’argent facile ne l’intéressait plus.
Après un an et demi, Baptiste commence à accumuler quelques économies en plus de participer au loyer, permettant à Mathis de se consacrer à sa seconde PACES, bien parti pour cette fois obtenir le concours et l’accès à la seconde année de médecine. Toujours rongé par la culpabilité, Mathis est prêt à tout pour se faire pardonner. Il paye à Baptiste son héroïne, se considérant responsable de leur addiction commune, sans réaliser qu’il essaie d’arrêter et lui complique ainsi encore plus la tâche.
Lassé de ces murs délabrés, il rêve de vivre dans Paris, des quartiers anciens et romantiques, aspirant à mieux que cette place remplie de dealeurs et drogués. Seulement vingt ans dans quelques mois, il espère avoir la chance de connaître mieux que sa vie actuelle.
Se libérer du brouillard sombre de la dépression persistante qu’il dissimule depuis son accident.