TOPIC COMMUN | Paris sous l'eau !

- Paris sous l'eau -
préparez les bateaux de sauvetage !

La pluie ne s'est pas arrêtée de tomber les dernières semaines et ce qui devait arriver arriva. La seine a débordée, bientôt c'est toute la ville et les alentours qui pataugent dans l'eau. Des familles évacuées, des transports en commun à l'arrêt total, du matériel bon à jeter, la panique gagne certains habitants qui restent cloitrés chez eux pour ne pas voir l'ampleur des dégâts. Les plus courageux aident les autres à se loger en sauvant un maximum d'affaires.

Ça se passe dans la cité, ceux qui habitent dans les premiers étages n'ont pas d'autres choix que de trouver quelqu'un pour les accueillir. Il faut penser à sauver les affaires qui peuvent l'être tout en bloquant du mieux possible les portes pour limiter la montée d'eau. Les murs sont imbibés d'humidité, l’électricité saute à la moindre occasion, les caves sont inaccessibles et les ascenseurs sont hors service.

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l'eau vient contrer toutes les cendres, il parait. l'immeuble mozart autrefois ravagé par les flammes se retrouve les pieds dans l'eau. la pluie ne s'est pas arrêtée ces derniers jours, c'est toute la ville qui se retrouve inondée. le réveil est difficile pour lev, les cris de stupéfaction des habitants du premier étage résonnent dans tout l'immeuble. lui il habite au second, mais ça n'empêche pas ses pieds d'être mouillés par l'humidité du sol. fais chier. un regard en direction des murs lui suffit pour voir sur l'eau ruisselle à coup de quelques gouttes, symbole de la merveilleuse isolation de cette cité. le pas se presse malgré le brusque réveil. son seul but est de sauver ce qu'il peut. les appareils électroniques, les papiers importants et surtout son cahier de musique. les sauver tant qu'il est temps. il jure en voyant que certaines feuilles de papier sont déjà prises au piège de l'humidité. grognement qui le met de mauvaise humeur. un message à ana pour savoir si tout va bien, pour demander un hébergement devant l'ampleur de la situation. il est un peu comme ça lev, un peu égoïste, il prend soin de son appartement avant de porter secours à ceux qui en ont le plus besoin.

**Invité** Invité

'the smell after rain.'

dans ses rêves, ana est hantée par le goutte à goutte de la pluie. il l'apaise et l'empli d'un sentiment étrange. elle meurt noyée entre ses songes, mais elle ne se débat pas. elle est mystérieusement attirée par la danse des larmes du ciel. elle n'est plus la seule à pleurer. une vibration, violente et étrangère, l'extirpe de ses humides songes. le soleil perce à peine par sa fenêtre, elle n'y entrevoit que les cristaux perlant et s'égouttant le long de ses vitres, presque silencieusement. son rêve paraît prendre vie. la pluie déferle derrière la vitre. une sensation d'humidité parcourt son corps entier.
et l'odeur de la pluie se glisse entre ses narines, l'odeur de la pluie qu'elle aime tant, celle qui la transporte si loin en elle-même. celle qui la fait vivre. elle s'empare de son portable allumé, posé sur sa table de chevet recroquevillée, enlaidie par le temps. se glissant à sa fenêtre, elle contemple le massacre. paris n'est plus paris. la ville est sous les flots, sous la rage du ciel. le béton s'est effacé, noyé par un torrent de larmes. tout le rudesse du monde s'évapore. le monde ne lui a jamais paru aussi doux, aussi beau. ses yeux glissent sur son portable, et elle y voit trois petites lettres.
lev.
son coeur rate un battement. ses pensées s'emmêlent, tout son être se perd dans un océan de confusion. pourtant, elle ne réfléchie pas. elle s'habille, enfile ses dr. martens, chaussures les plus imperméables en sa possession. une veste noire sur le dos, et elle se glisse hors de son appartement. l'agitation règne dans le bâtiment. elle entend en bas, les cris de ceux qui se noient sous la misère du monde. elle descend les escaliers, sans un bruit, et passe devant eux comme une ombre. elle ne pense qu'à le rejoindre. la pire des idées. l'héberger signifie abandonner sa dernière relique de sécurité, son antre secret. se condamner. pourtant, ses pas s'enfoncent dans l'eau. l'humidité pénètre son jean abîmée, s'infiltre sur sa peau. elle frissonne. d'angoisse ou de froid, peu importe. ana peine à rejoindre la bâtiment de lev. elle passe là où elle peut, quelques lieux qui ne sont pas encore immergés. elle a le sentiment d'être encore dans son rêve. personne ne la remarque. ana est comme invisible, son reflet se fond dans l'eau. bientôt, elle atteint son bâtiment. celui de la nuit dernière, la nuit où il l'a retrouvé. où il l'a emporté. la pluie les réunie, sans cesse. elle pénètre dans l'immeuble, brasier humide, limitant l'entrée de l'eau en ouvrant la porte. quelques complaintes se glisse jusqu'à elle, elle tente de les aider, quelques instants. avant de se hisser au second étage. elle frappe à la porte, timidement. et se demande silencieusement à elle-même,
ana, que fais-tu ?

(c) SIAL ; icons sial

Ta Babunia l’avait dit, ça finira par tourner à l’orage, la chaleur, c’était éphémère. Et elle avait raison. À croire qu’elle s’était transformé en une putain de madame soleil. Depuis quand elle pouvait prévoir les orages et la pluie ? Et puis toi ça t’aurait bien arrangé si elle avait pu prédire ça plus tot, si elle avait eu la bonne idée de vous le dire la veille au soir, avant que les pluies diluviennes s’Abbate sur la cité, que les caves se remplissent peu à peu, réveillant au petit matin tous les habitants de la Grâce de Dieu. C’est Jo qui te réveille ce matin-là, qui rentre dans ta chambre sans ses gêner, te secoue dans ton lit. Putain. Tu râles, t’enroule dans la couette, la gueule dans l’oreiller de coton. Qu’on te laisse pioncer merde. Sauf que Jo elle ne veut pas te laisser dormir, elle te secoue, te dit qu’il faut te lever, que Babunia gueule dans le salon parce que la voisine lui a dit qu'y avait de l’eau dans les caves et le garage à vélos. Tu t’en branle-tu n'as pas de vélo. Et puis ce que vous avez dans la cave ce n'est rien que de la merde bon à être jeter. Non tu préfères rester la toi, à pioncer. « T’as rangé ton scoot dans la cave pauvre con », qu’elle balance finalement avant de se lever de ton lit et de t’abandonner. Merde. Ton scoot. Tu finis par te lever, râlant entre tes lèvres. T’enfile le jogging, le sweat, quitte le salon rapidement ou babunia râle encore plus que toi. Tu dégringoles les huit étages, te rend compte de la merde que la flotte a foutu quand tu vois les habitants de l’immeuble courir partout, paniquer. Toutes les caves sont inondés. T’imagine déjà ton scoot en train de flotter comme une putain de barque et la gueule que fasse ton boss quand tu lui diras qu’il est inutilisable. Merde et merde. Tu voudrais bien aller le chercher, sauf que y'as tous les habitants qui ce sont lever plus tôt que toi, qui t'empêche de rejoindre ton propre box. On t’interpelle, demande de l’aide. Fais chier. On te colle le coin d’un canapé entre les pognes, te dit de le monter au premier étage. Tu lève les yeux sur la première personne que tu croise. « Tu m’file un coup de main ? »

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