A se changer en Roi, à hurler à la lune (Thais)

Fille unique d’une institutrice et d’un professeur d’arts plastiques, Thaïs est venue au monde dans le 18e arrondissement le 29 février 1988 (et ouais pas d’bol) et est rapidement devenue une gavroche au féminin, véritable “Titi Parisien” elle a passé la majeure partie de son enfance et de son adolescence dans les rues de Montmartre à traîner entre les monuments historiques, les boutiques de souvenirs, les kébabs. Quand elle ne se chamaillait pas avec les romanichels adeptent de jeux d’argents et d’arnaques, elle était capable de rester des heures entières à regarder travailler tous ces peintres plus ou moins talentueux sur la célèbre Place du Tertre. Élève brillante et attentive elle ses fréquentations firent naître en elle une certaine irrévérence et un goût prononcé pour l’Art sous toutes ses formes. C’est pour cela que les salaires de ses premiers jobs d’été passèrent presque tous dans ses tatouages et que dès la fin de du lycée elle s’engagea activement avec le Mouvement des Jeunes Communistes de France. Communarde des temps modernes elle était de tous les combats, de toutes les manifestations, toujours prête à cacher son nez derrière un keffieh pour balancer des tessons de bouteilles et des pierres sur les flics tout en chantant “CRS SS !”

D’ailleurs en parlant de chansons, alors que son amour de l’aventure était en train de couler son année universitaire, elle se découvrit une passion pour la chanson. Autant inspirée par la Fonky Family, IAM, NTM, le Doc Gyneco que par Noir Désir, les Garçons de Bouchers, les Berruriers Noirs ou encore par les seigneurs comme Brassens, Moustaki, Brel, Ferré et Ferrat, elle intégra le “The Pussy Twister” un groupe Punk-Rock au nom élégant et poétique qui lui permis de se produire dans plusieurs bars de la capitale et d’améliorer son niveau à la basse. Enchaînant les dates la tatouée quitta Panam’ et ses tours pendant quelques mois pour effectuer une tournée dans une cinquantaine de festivals et de petites salles de France. Le groupe commençait à se faire un petit nom.

Malheureusement lors d’une soirée un petit peu trop arrosée, Pierre, le batteur du groupe tenta d’abuser de la jeune femme qui se débattit assez pour sauver sa peau. Après cela elle porta évidemment plainte et quitta le groupe. Perturbée, la pauvre blonde décida de ne pas retourner immédiatement chez elle. Non, Thaïs utilisa le cachet de son dernier concert pour s’acheter un vieux Westfalia, vous savez l’un de ces vieux vannes Volkswagen que l’on retrouve dans les films des années 60 et dans les clips de hippies… Chargée et équipée, elle partie donc pour un tour d’Europe… qui ne devait lui prendre que six mois et qui dura finalement un an et demi… Nice, Saint Marin, Florence, Rome, Zagreb, Athène, Dubrovnik, Varsovie… Puis retour vers Paris en traversant l’Europe de l’Est.

Evidemment ce trip ne fut pas gratuit, elle s’endetta et enchaîna les petits boulots en interime pour se remplir le ventre et se payer le nécessaire vitale. Et de retour à Paris, elle accepta le premier boulot venu. Celui proposé par Jean, un vieil ami de ses parents qui l’engagea dans son vieux barre PMU paumé dans la banlieue parisienne. Elle en profita alors pour créé un groupe dans la même lignée que celui dont elle avait partie précédemment : “Les Précieuses Ridicules.”