thomas - génération désenchantée

Il avait rien vu. ll avait fui la famille, les Gallo. Et aujourd'hui, il s'en voulait. Il était passé par hasard. Cinq ans qu'il était parti, Thomas. Cinq ans, qu'il menait sa propre vie comme il l'entendait. Il n'avait pas supporté la mort de sa mère. Ni de devoir rester avec son père et son petit frère. L'électron libre est parti. Il a tout quitté sans se rendre compte qu'il avait livré Elliot au diable. Il vivait sa vie, travaillait comme postier, en couverture. Mais lui aussi, était parti en live. Il cassait la gueule des gens, trafiquait un peu d'herbe contre de l'argent.Il voulait oublier tout simplement. Oublier le fait qu'il avait toujours une famille. Mais la famille,  elle restait toujours là.  Cinq ans, qu'il cassait des gueules, qu'il faisait des trafics en tout genre et qu'il s'amusait avec des armes. Lui aussi, jouait avec la vie. Lui aussi jouait avec la mort. Juste pour oublier.

Mais comment oublier, quand il est retourné chez lui, Comment oublier de voir le regard de son petit frère et les bleus aussi. Comment comprendre qu'on a été un mauvais frère qui a fermé les yeux sur sa famille et que le pire s'est produit? Comment empêcher cette impulsion de vouloir le tuer, ce père violent qui s'en prenait à son petit frère? Comment se faire pardonner d'Elliot et vouloir le protéger maintenant? Thomas ne savait pas. Il ne savait plus. La colère prenait le dessus. Il n'avait pas le droit de toucher à Elliot et il allait le payer.

Thomas, la bombe à retardement. Il n'avait peur de rien. Si il avait peur d'une chose, perdre définitivement son petit frère s'il ne faisait rien. Il ne s'écrasait jamais devant les autres mais devant Elliot, il ferait tout pour se faire pardonner et prendre soin de lui.

Et il cognait. Cognait sur ce type qui ne voulait pas payer sa dose. Et en le cognant, il imaginait son père faire la même chose sur son petit frère. La douleur de ne pas être intervenu était en lui. On appelait ça la culpabilité. Et la culpabilité se transformait en rage et en soif de vengeance.  L'homme au visage abîmé le paya enfin. Et le lendemain matin, avec sa casquette et sa besace, Thomas mettait des lettres dans les boîtes aux lettres. Comme si de rien n'était. Une lueur de tristesse dans les yeux. La rage était partie, la culpabilité était de retour. Et il ferait n'importe quoi.Il faisait toujours n'importe quoi.