Côme, c'est ce gars, là. Oui, celui-là. Un gars qui est né avec tous les privilèges du monde, mais il se sent quand même oppressé par le gouvernement, par la société. Il en énerve plus d'un avec ses idéaux révolutionnaires "à la con" de "bobo gauchiste".
Pourtant Côme n'est doté que de bonnes intentions. Ce n'est pas sa faute s'il est issue de bonne famille. Et ce n'est pas parce qu'il mène une vie aisé qu'il n'est pas conscient que son confort n'est pas partagé par tous, et que c'est injuste. Il est aussi conscient qu'il existe des gens beaucoup plus riches que lui, et des gens qui ne peuvent même pas subvenir aux besoins de leur famille, et c'est injuste. Qu'il y a ces gens qui dirige le pays qui s'enrichissent sur les dos courbés, sur le point de se briser, de braves gens qui luttent pour leurs droits et leur survie.
Ce qui ne l'empêche pas de profiter de l'argent de ses parents, pour ses plaisirs personnels, mais aussi pour aider les autres, ceux dans le besoin.
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« J'ai foi en l'humanité. On est dans la merde, mais j'ai foi en l'humanité. Si on perd cette fois, on perd la partie, et cette partie, c'est la dernière.
« Soyons clairs: si je perds cette foi, je perds toute raison de vivre. On me dit toujours que je dramatise, que je ne suis pas le pire des cas, que je ne devrait pas me plaindre, que même sans cette foi, j'aurais une vie géniale et remplie et avantageuse et exceptionnelle et prometteuse et etc, etc ... Sauf que je ne serais jamais heureux si je sais que tout le monde ne l'est pas.
« Vivrai-je donc dans la culpabilité toute ma vie ? J'essaie du mieux que je peux d'aider tout le monde, de faire profiter les autres de ce que j'ai, d'être juste et humble. Du côté de mon père comme de celui de ma mère on insiste pour que je prenne le poste que l'un m'offre au sein du groupe Lagardère, l'autre au sein de Warner Bros. Ce serait tellement facile, tu vois. Mais non, j'ai préféré prendre un job dans un petit ciné indépendant du quartier latin, et ça me convient très bien. J'ai pas besoin de toute cette tune, et de ce qu'on dit sur moi parce que je l'ai.
« Je suis pas quelqu'un de mauvais, je te le jure. Je vois le bon dans chacun de nous, et j'essaie de le faire ressortir. Tous les problèmes du monde bouffent mon âme et c'est parce que je crois en l'avenir que j'ai la force de me lever et d'agir, d'ouvrir ma gueule pour gueuler, de me battre contre les injustices pour un avenir meilleur. On peut réussir, et on ne doit en aucun cas abandonner. »
Il sort une cigarette et l'allume.
La fille est sous le charme. Lui est surtout soûl. L'alcool le rendait bavard. Il ricane.
« J'ai pensé plusieurs fois à mourir à cause de ça tu sais. Mais j'ai jamais vraiment eu le courage de faire quoi que ce soit. Enfin si, une fois j'ai... Mais pourquoi je te raconte ça moi ?
« Tu ressembles à ma soeur, en fait. Elle est plus vielle que moi mais j'ai toujours été plus grand qu'elle. Je l'aime beaucoup, même si on se disputait souvent. Nos parents étaient pas toujours très présents, tu vois... Du coup on devait compter l'un sur l'autre. On se comprenait, parce que il y avait que nous dans notre situation. Mais- »
« Attends, je ressemble à ta soeur et tu me dragues ? Tu trouves pas ça un peu bizarre ? »
« Te draguer ? Je suis pas en train de te draguer là, qu'est-ce que tu racontes ? »
« Pardon ? Ça fait une demie heure que je t'écoute parler de tes problèmes de riche pour rien, c'est ça ? »
« Quoi ? Comment ça pour rien ? »
« Tu veux pas me baiser après ? Tu veux même pas mon num, rien ? »
« Non, enfin, j'ai jamais eu cette intention là... »
« Putain, j'y crois pas ! T'es gay c'est ça ? Putain, j'aurais dû m'en douter. »
« Pardon ? »
« Je m'en vais. »
« Mais non ! Je m'excuse si je t'ai vexé, je voulais pas... »
Mais elle était déjà partie.