I WAS KISSING EMILY...MIA

l'herbe n'a pas été coupée depuis longtemps. mais mia et son frère, le plus petit des grands, sont allongés dedans. comme en train de nager dans un océan vert, et en plus c'est ma couleur préférée. puis ils sont tous les deux allongés ici, côte à côte, écrasant chacun un peu plus de paquerettes que l'autre. puis l'ombre de l'arbre magique leur couvre le visage, les laissant observer le ciel presque trop bleu pour la bretagne. mais il a beau être azur, la brise enlève le rose des joues et les pousserait presque à rentrer. mais les deux restent, cheveux s'emmêlant dans les brins, arrachant tous deux frénétiquement l'herbe, comme un automatisme.  et ils parlent de l'arbre en face, de sa forme, de ses feuilles. un peu de tout, en fait. et y'a toujours cet espèce de basse qui résonne dans l'oreille gauche, acouphène de fils de pute qu'elle a depuis petite. et ça bourdonne comme une abeille qui aurait zappé d'aller se faire enculer un peu plus loin, mais qui du coup préfère l'embêter elle, l'empêcher de se concentrer, l'empêcher de tout. et elle y pense là, elle y pense alors qu'eli continue de déblatérer sur l'arbre magique. et il lui claque ses doigts à la gueule, la sort de son espèce d'état second, sommeil éveillé et conscient. et mia elle secoue la tête, s'énerve un peu contre lui en rigolant, puis ils continuent de papoter après s'être chamaillés.

mia elle tousse dans la foule. parce qu'ils ont commencé à balancer des bombes lacrimos, les putains de crs. et même si elle a un foulard pour couvrir sa bouche et des lunettes de piscine pour couvrir ses yeux, elle pleure et tousse en réaction au produit, titube presque, yeux semi-clos. parce qu'elle voit plus grand chose, du coup, puis elle a pas de sérum phi pour nettoyer tout ça. et elle a seulement lancé quelques pavés, elle mérite pas ça, mia. sauf que malgré ça, c'est elle qui est sur le point de tomber, toussant au lieu de respirer. et elle s'est réfugiée dans une petite rue pour éviter le gaz, puis y'a pas mal de gens et surtout y'a des crs des deux côtés. et elle capte bien qu'ils sont sur le point de les nasser, elle et tous ceux qui sont dans la rue, dans le même état qu'elle. sauf qu'il y a une main qui s'agrippe à son avant-bras, la tire violemment dans la cour d'un bâtiment, traversant une porte possédant un code qu'elle connaissait pas. mais elle bronche pas, se laisse emporter. et une fois dans la cour, l'air est déjà plus propre, et lui premet d'entrouvrir les yeux un minimum. et y'a une personne devant elle, autant couverte qu'elle, puis mia arrive du coup pas à l'identifier. et elle la tire par le bras, la fait monter quelques étages dans des escaliers en colimaçon en bois, puis la fait entrer dans ce qui semble être un appart. puis la personne s'avère être une demoiselle, parce qu'entre deux toux sèches, mia elle apperçoit les bouclettes, et les traits du visage super fins. et elle se rapproche d'elle, lui enlève ses lunettes de natation. laisse moi faire, ok? mia hoche la tête, et la nana lui fout la tête en arrière, puis asperge ses yeux de sérum phi. elle lui ouvre la bouche d'un coup de main. rince toi la bouche mais avale surtout pas, ok? et mia hoche la tête à nouveau, puis crache dans le lavabo de la salle de bain dans laquelle la fille l'avait emmenée. puis ça va mieux, et elle respire. et elles commencent à parler un peu. la nana s'appelle frida, et elle a deux ans de plus qu'elle. puis elle l'a sauvée seulement parce qu'elle lui faisait de la peine. et mia elle a boudé en entendant ça, mais ça l'a fait sourire. et d'une certaine manière, sans qu'elle le sente même arriver, elles se sont embrassées, ont échangé un amour éphémère, ont fait l'amour post-révolution. puis mia aujourd'hui elle a plus de nouvelles, parce qu'elle a pris aucun de ses contacts. mais elle la cherche encore, frida. puis mia aussi.

il est vingt-deux heures, puis mia elle vient de finir taffer. et elle a pas grand chose à faire, mais elle veut pas rentrer à l'appart. et puis elle part vers l'absinthe, près du taff, près de république. sauf qu'elle passe à côté d'une boite, mia. et y'a un mec, devant, juste devant, en train de fumer sa clope. puis il était beau, le mec, beau sous les vieilles lumières jaune des lampadaires. et elle l'a regardé un peu avant d'aller devant le videur pour tenter de rentrer. et elle a croisé le regard du mec en rentrant. et elle a dansé, dansé toute la nuit. puis elle le trouvait pas dans la foule. elle voyait tout le monde sauf lui. puis elle a senti une main sur sa taille. et elle a directement tourné la tête, attrappé la main. parce que personne me touche sans mon accord. puis c'était lui. et il a juste souri en coin, puis a marmonné un truc dans son oreille qu'elle a pas compris. mais elle l'a laissé se rapprocher. encore et encore. puis quand ils étaient finalement assez proches, elle l'a embrassé. et y'avait un boum boum dans son coeur, un boum boum dans la boite, y'en avait pleins, du coup. et ça fait du tambourin dans son coeur, à mia. et dans celui du mec, aussi. puis on dirait même que le coeur de la terre entière bat. et c'est ça, qu'elle aime, mia, finalement.