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 don't put baby in the corner (bébé)

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Costa Simeoni
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MessageSujet: don't put baby in the corner (bébé)   don't put baby in the corner (bébé) EmptyMer 4 Juil - 21:33

don't put baby in the corner


T’es attendu ce soir, dans ce genre de soirée mondaine qui peuple tes nuits et tes week-ends. Tu’es attendu ce soir, pour serrer des mains, distribué quelques sourires. Pour les affaires. Parce que business is business et ne s’arrête jamais. T’attrape le téléphone, une serviette blanche serrée autour de tes cotes, le corps encore ruisselant de la douche fraîche que tu viens prendre. « Je passerais pas ce soir finalement », que tu lui envoies simplement. Tu t’en fous bien de savoir si ça la fais chier, si elle va ruminer ton absence toute la soirée, si elle t’en tiendra rigueur. Tu l’imagines facilement pleurer ton absence, s’enfermer chez elle pour y passer la nuit. Et y'as ce petit truc qui te fait plaisir, ce petit truc malsain qui te tord le bide, te pousse à continuer encore et encore. Tu prends un malin plaisir à la torturer, à détruire sa vie, pourrir son quotidien. La vérité c’est que t’es un putain de tordu.

T’enfile le costume hors de prix, la Rolex au poignet, tu quittes le loft. Il fait encore chaud sur la capitale, le temps fait des siennes en ce moment, entre les inondations et la presque canicule qui s’abat sur vous. Tu détestes la chaleur de cette ville, l’odeur qui se dégage du béton, tu détestes la moiteur de l’air et regrette ta Corse natale, les côtes blanches et l'air frais venu tout droit de la Méditerranée. Tu pourrais tout plaquer, quitter la capitale pour quelques jours, allez voir ton père et la cabane au bord de la plage. Ouais tu pourrais aller voir ton père, tu l'a pas vu depuis le décès de ton oncle, depuis deux ans. Deux ans putain. Deux ans et quelques coups de fil qui ne durent pas plus de cinq minutes. De toute façon qu’est-ce que tu pourrais bien lui dire ? Tu sors de l'uber devant l’immeuble où s’entassent déjà les convives. Y'as des vieux bourges de Paris, ceux qu’ont jamais quittés la capitale, qui parle du nez en rajoutant des syllabes inutiles, leurs vieilles accrochés au bras, l’odeur de Shalimar qui les suit. T’en salut quelques-uns au passage, des poignées de main à n’en plus finir, t’éclipse jusqu’à l’ascenseur qui te mène au rooftop. Y'as pas plus luxueux comme endroit, une vue magnifique sur les Champs Élysées, une musique faussement « chic » pour donner l’ambiance. Tu laisses tes yeux aller sur les personnes entassées là, des coupes de champagne accroché au doigt. « Costa ! », t’entend ton prénom dans ton dos, te retourne. Il est là, derrière toi, un sourire accroché à son visage un peu trop joufflu, ses cheveux blonds qui encadre son visage de soixantenaire bien tassé. Il a la montre lourde, la chaîne en or, le stéréotype du mec bourré de fric. Tu lui renvoies son sourire, lui serre la main. Tu l’aimes pas particulièrement, du moins tu n’as aucun affect pour lui, mais il a un sacré paquet de pognon ce mec, il t’a aidé dans l’achat de la galerie d’art et tu lui dois bien cette poignée de main. « Eddy ! Comment vas-tu ? », une pogne virile tes yeux vite absorbés par la créature qui apparaît à ses côtés. Elle est perchée sur des hauts talons, une silhouette à tomber, un cul encore pire, une gueule de gamine. Des yeux de chat qui se pose sur toi, un regard noisette qui te perce le crâne. Tu veux cette fille. Peu importe à qui elle appartient, peu importe si elle veut de toi. Tu lâches pas la main de l’homme qui l’accompagne, lâche par son regard non plus. « T’es toujours aussi bien accompagné… »
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MessageSujet: Re: don't put baby in the corner (bébé)   don't put baby in the corner (bébé) EmptyVen 6 Juil - 0:03

Bébé n’a jamais eu honte d’être sugar baby. Bien au contraire. Elle ne le criait pas sur tous les toits, pourtant en soirée, il lui arrivait de l’évoquer. Lorsque quelqu’un a ce genre d’occupation, le plus important est de savoir séparer cette vie de luxe, avec sa vie privée. Sa mère, le lycée, Chopin, tout ça, ça ne regarde personne d’autre qu’elle. Lorsque Bébé doit rencontrer un sugar daddy, elle prend un uber. De toute façon, elle ne paye jamais rien. C’est bien le but d’avoir un sugar daddy, non ?

Ce soir-là n’est pas une exception. Noah se fixe dans son miroir. Elle aime sa nouvelle robe, elle aime encore plus les talons qui vont avec. Un dernier coup d’œil à son maquillage et la blondinette part de sa chambre avec sa paire de talons à la main. Le but ici est de ne pas voir sa mère. « Je sors. Bye ! » déclare Noah d’une voix forte. Elle entend brièvement sa mère dans le salon mais n’y fait pas plus attention que ça. Noah descend les escaliers deux par deux, ça lui fait son sport de la journée, ce n’est pas plus mal. Une fois en bas, elle enfile ses talons en relevant la tête. Le uber est déjà là, et Bébé est prête à s’embarquer pour la soirée. Pendant le trajet, il arrive souvent à Noah de se demander où elle en serait aujourd’hui si elle n’était pas une sugar baby. Probablement paumée comme les autres, à ne pas savoir quoi faire, à rester ici à l’extérieur. Bébé ce qu’elle veut elle, c’est Paris. Elle ne veut pas faire les choses à moitié, elle veut faire partir de l’élite, qu’elle soit ici et là. Regardant le paysage défiler par la fenêtre, Noah pense à son daddy du jour. Il est plus âgé que son père, c’est certain. Mais il est aussi plus riche. Ils ont déjà passé une soirée ensemble avant. Il aime bien parler de lui. Bébé, elle, se contente d’écouter attentivement, de dire ce qu’il veut entendre, et le tour est joué. Il n’a besoin de rien d’autre, elle a juste besoin de sa carte bancaire. Au moins, le deal est clair pour tout le monde. Noah sait que ce soir, elle doit faire bonne figure. Ténébreuse, attirante, inatteignable.

Arrivée devant l’immeuble, Noah remercie le conducteur et se laisse ouvrir la porte par Eddy, son daddy qui a deviné son arrivée. Elle lui affiche un sourire et il l’embrasse sur la joue. Bébé s’en moque, tant qu’il ne va pas plus loin. Noah sent la main du soixantenaire sur son bas du dos et elle se redresse. Elle se veut puissante ce soir. Discrète mais inoubliable à la fois. Une fois à l’intérieur, Noah prend la coupe de champagne que lui tend Eddy et le remercie d’un sourire alors qu’elle laisse son regard se balader sur la soirée. De l’argent à perte de vue, c’est un peu ce que Bébé imagine à cet instant. La voix d’Eddy résonne soudainement près d’elle et la blondinette se retourne. Il est parti avant elle mais elle le suit, presque docilement. Elle n’a pas encore de proie ce soir, qui sait sur qui elle peut tomber par le biais d’Eddy. Le soixantenaire échange une poignée de main avec quelqu’un que Noah ne voit pas, pourtant elle discerne bien la montre pesant sur le poignet de l’autre homme. Bébé se décale d’un pas sur le côté, subtilement, avant de lever son regard de biche vers l’homme en face d’elle. Elle cligne des yeux, presque de façon innocente, alors qu’elle sent son regard sur elle. Malgré elle, Bébé affiche un sourire en coin, joueur, que seul le brun en face peut remarquer. Le brun -Costa semble-t-il- dit à Eddy qu’il est toujours bien accompagné et Bébé plonge son regard dans le sien avant de lui tendre la main. « Bébé. Enchantée » déclare-t-elle alors avec une voix presque enfantine. Elle est comme ça Bébé. Elle joue l’enfant, mais pourtant elle sait comment faire pour passer du bon temps.

Noah remarque alors que sa coupe de champagne est vide. Elle tient le verre dans sa main d’un air faussement surpris. Elle espère simplement que le brun est plus vif qu’Eddy. Si elle était honnête, elle préfèrerait passer la soirée en compagnie du brun que du soixantenaire. Question de principe.

Costa Simeoni
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MessageSujet: Re: don't put baby in the corner (bébé)   don't put baby in the corner (bébé) EmptyMar 24 Juil - 15:39

don't put baby in the corner


Toujours les mêmes soir, toujours les mêmes gueulent. Le champagne qui coule à flots, les bonsoirs, les poignets de main virile, le faux sourire. Tu connais la danse, tu la pratiques à merveille, une embrassade par là, un compliment sur sa bourgeoise, une poignée de main de l’autre côté, une tape dans le dos. Tu salues les gros bonnet, ceux que tu gardes bien précieusement dans la poche au cas où les affaires s'agatent. En parlant de gros bonnet tu le vois arriver, le jouflu aux lourds bijoux, ceux qui sont clinquants sous une chemise légèrement ouverte au col. Il a tout du stéréotype du mec plein de fric, jusqu’à la belle créature qui le suit de près. Ton regard est absorbé par elle, par ses courbes délicieuses qui le suit, pas sa gueule de gamine tout juste sortie du nid. T’ignore ce qu’elle fait là, tu soupçonnes qu’il y a une histoire d’argent. Un mec comme lui ne peut pas avoir ramené une fille comme elle juste avec un peu de charme et de drague. Tu vois déjà la scène, le gros pervers qui défile sur les pages internet, cherche une petite Lolita en manque d’attention et de tune à se mettre sous la dent, fait jouer ses meilleurs contacts, paye pour sortir à son bras. Il a l’impression de vivre une deuxième jeunesse avec elle, a l’impression de redevenir le jeune homme de vingt qu’il était autrefois, déjà de lourde compagnie. Tu ne peux détacher tes yeux de la belle créature, le complimente pour sa « trouvaille » tout en gardant sa main dans la tienne. Tu serais presque jaloux de la laisser avec lui, jaloux à en crever, l’estomac qui se déchire quand tu l’imagines si frêle contre sa taille ventripotente. Elle fait enfin un pas vers toi, elle glisse un regard dans le tien, minaude en tendant une main. « Bébé. Enchantée », t’attrape la main qu’elle te tend, y dépose un baiser sur sa peau d’enfant. Vieille France. Tu laisses ton regard glisser dans le tien, t’éloigne lentement d’elle. Elle agite un peu la coupe de champagne vide qu’elle tient entre ses doigts, espérant surement que l’un de vous se manifeste pour lui offrir une nouvelle coupe. Tu te redresses soudain, attrapant la coupe de ses mains. « Eddy, tu sais où trouver de quoi remplir nos coupes ? », un coup de coude et un regard complice, Eddy est connu pour ses bons plans, ses bons tuyaux, même si trouver une bouteille de champagne dans le coin n’est pas la chose la plus difficile. Il se marre, il sait de quoi tu parles, une private joke que la gamine ne semble pas comprendre. Ça ne fait rien, t’attend qu’il s’éloigne, un pas vers elle, prédateur. Tu te tiens dans son dos, te penche pour glisser à son oreille. « Alors t’es quoi ? escort ? Ou une de ces étudiantes tarées fascinées par les vieux qui bandent mou ? », tu’es assez près d’elle pour sentir son parfum, mélange de sucre et de fleur, l’odeur enfantine qui contraste soudainement avec son rouge à lèvres. Tu te penches un peu plus, murmure à son oreille en effleurant sa main. « On pourrait en profiter pour s'éclipser, je connais l’accès au rooftop… », la terrasse au-dessus de vous, la vue imprenable sur tout Paris. Tu pourrais lui en mettre plein les yeux. Elle pourrait passer une bien meilleure soirée. Est-ce qu’elle s’en rend compte ?
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MessageSujet: Re: don't put baby in the corner (bébé)   don't put baby in the corner (bébé) EmptyJeu 26 Juil - 19:26

Noah a toujours été joueuse. Par sa nature, sa personnalité, son expérience. Elle trouve que c’est bien plus fun de vivre sa vie sans sérieux, en vivant au jour le jour. Depuis qu’elle est sugar baby, c’est un peu différent. Les objectifs ont évolué, ses attentes aussi. Elle sait qu’elle pourrait partir de Chopin et vivre avec un sugar daddy. Mais ce n’est pas ce qu’elle veut. Noah, elle veut être indépendante et faire sa vie solo à Paris. Les daddy sont un moyen d’y arriver, une fois qu’elle aurait suffisamment mis de côté, elle fera ce qu’elle veut.

Ce soir, celui à qui elle tient compagnie c’est Eddy. Il est physiquement loin d’être attirant, mais il n’a pas un mauvais fond. Il a juste besoin d’attention, savoir qu’il n’est pas complètement seul dans ce monde, même s’il l’est. Noah ne fait pas dans le social, c’est pour ça qu’elle ne s’attache pas à ses daddy. Aucun. Jamais. Ce soir, comme tous les soirs, Noah veut s’amuser. Eddy est sympa, mais Noah s’ennuie. Elle veut plus d’adrénaline, elle veut des frissons. Elle veut de la passion. Alors quand elle voit Eddy serrer la main de ce mec brun, élancé, riche, séducteur, Noah sait qu’elle a trouvé sa distraction.

Noah le regarde subtilement. Il a l’air d’être le genre de mec fier, qui a toujours ce qu’il veut. La blondinette se considère comme une adrénaline junkie, elle veut s’amuser. S’il veut l’avoir, il va devoir bosser pour ça. La chasse ? Bébé aime ça. Noah se présente en plongeant son regard dans celui de Costa. Le brun lui prend la main et y dépose un baiser. Bébé sourit en coin, elle sait qu’elle lui a tapé dans l’œil. Elle veut savoir jusqu’où il est prêt à aller alors Noah fait mine de manquer de champagne, d’un ton presque innocent. Elle se veut comme une poupée, même si elle sait que ce soit, les riches jouent au creux de sa main à elle. Elle est en contrôle et sait ce qu’elle veut. Costa demande à Eddy s’il sait où trouver de quoi remplir les coupes et Eddy, comme attendu, rigole, prend les coupes et part en direction du bar. Costa a l’air de savoir manipuler lui aussi, mais il va être surpris de savoir que Bébé sait être en contrôle aussi.

Bébé suit Eddy du regard avant de sentir le souffle de Costa au creux de son cou. Elle retient un frisson et l’écoute attentivement lorsqu’il lui demande ce qu’elle est. Elle hausse un sourcil interrogateur, elle aurait presque pu se sentir insultée. « T’aimerais bien savoir, hein ? » répond-elle en inclinant sa tête légèrement vers lui. Elle sait que tant qu’il se pose des questions, elle gardera son intérêt. Bébé sent Costa s’incliner un peu plus vers elle, elle sent ses lèvres proches de son oreille, sa main frôle la sienne. Il veut aller ailleurs, être seuls, Bébé sait déjà ce qu’il veut ce soir, mais il ne l’aura pas.

La blondinette se tourne vers Costa, lui faisant face et s’approche dangereusement de lui. Il est plus grand qu’elle mais cela n’a jamais arrêté la blonde avant. Noah s’approche jusqu’à ce que ses lèvres soient à quelques centimètres du brun. « Non. Je crois que je me plais assez bien ici » déclara-t-elle avant de se reculer en affichant un sourire espiègle. Elle fait demi-tour et prend une tomate cerise en passant sur un plateau. Elle tourne juste sa tête vers Costa avant de croquer le fruit et de continuer sa démarche. Bébé sait comment ce genre de mec fonctionne. S’il la veut, il va devoir lui courir après.

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