Charlélie :: Je suis une licorne, avec des pouvoirs magiques. Quand je rote, ça fait des paillettes.

Toi, t'es né dans le pire endroit qui soit, en plus, t'as les pires parents du monde possible, tu cumules les malchances depuis toujours, en fait. C'est un 8 mai, que tu es né, il y a 22 ans, dans Paris. Ta mère, elle bossait dans une maison close, elle était fille de joie là-bas. Ton père, c'était le proxénète, le gérant de l'endroit, il a sauté sa prostituée et toi t'es arrivé, comme une crotte de pigeon, sur le costard d'un riche. Ta mère, elle a bien essayé de cacher sa grossesse, mais au bout d'un moment, ce n'était plus possible de camoufler son ventre rond. C'est un de ses clients qui a été balancer à ton proxénète de père, que l'une de ses prostitués était en cloque. T'es finalement né, et tu n'avais pas le droit de sortir de là-dedans. T'as vraiment eu une enfance complètement pourri toi. Tu voyais ta mère s'occuper de ses clients, ton père taper sur ta mère bien souvent. Toi, tu étais petit, tu avais peur, tu savais pas trop quoi faire, juste survivre. Tu te recroquevillais dans un coin de la maison et tu pleurais en silence, toutes les larmes de ton petit corps frêle, à l'époque. Parce que si tu faisais le moindre bruit ou si l'un des clients te remarquait, tu te faisais battre par ton père. Tu devais rester discret et invisible, toujours. Ton père, il t'a toujours détesté puisque tu n'étais pas désiré, tu gênais dans la vie, ta mère n'avait pas le droit de s'occuper de toi, mais elle t'aimait de tout son cœur quand même. Tu étais seul. Lorsque ton paternel te tapait et qu'elle le pouvait, elle se mettait entre vous deux, pour encaisser les coups à ta place. Elle préférait que ce soit elle qui se fasse frapper, plutôt que toi. Ton seul tord, c'était d'exister. Il disait qu'il aurait du te tuer à la naissance. Mais pour que tu serves un minimum à quelque chose, ton père avait des projets pour toi. Quand tu as été en âge de comprendre, tu as appris que ton père voulait te prostituer, une fois suffisamment âgé. Il en était hors de question. Tu t'es sauvé de cet endroit dégueulasse avant que ça n'arrive. Au moment de partir pour toujours, tu as voulu emmener ta mère avec toi, tu voulais la sauver. Tu voulais qu'elle aille ailleurs, qu'elle vive paisiblement et qu'elle soit heureuse, loin de cette maison close qui servait de prison à tes yeux. Mais elle n'a jamais voulu te suivre, elle avait trop peur des représailles. Elle t'a laissé partir et t'a couvert. Tu l'as serré fort dans tes bras, une dernière fois, tu as séché ses larmes et tu es parti en courant, vers une vie meilleure. Le quotidien rythmé d'horreur et de coups était enfin terminé.

Enfin libre! Mais si seul! Tu connaissais personne toi, t'étais jamais trop sortit, ou alors jamais trop longtemps. Tu connaissais pas vraiment les rues, les gens, tout ça. Mais c'est grâce à ça que t'es devenu hyper courageux et débrouillard. T'as fini de grandir dans la rue. T'es jamais retourné là-bas. T’as plus jamais revu ta mère, ni ton père, puis c'est pas plus mal d’ailleurs, parce que ton cerveau est tellement de traviole que tu l’aurais butté sans hésiter une seule petite seconde. Si c'est pour terminer en taule, c'est même pas la peine. Tu te considères un peu comme un orphelin. Au début, tu dormais sur les trottoirs, comme un clochard, après tu t'es fait quelques potes, tu dormais chez eux, enfin, chez leur parents. A l'époque t'avais entre quatorze et seize ans, tu vivais grâce à la technique. Tu volais, tu manipulais, tu mentais, les larmes sur les joues, ça marche toujours pour attendrir quelqu'un. Ton cerveau était déjà pas mal atteint, mais il a fini de se retourner complètement, le soir où tu es tombé entre les griffes d'un chef de gang. T'avais un peu trop confiance en toi, tu t'es cru capable de lui tenir tête, pour lui prendre sa place et lui voler ses affaires. Une idée complètement débile, tu te l'accordes, parce qu'il s'est vengé gravement. T'aurais mieux fais de te péter les deux genoux, ce jour-là, au lieu de tenter quoi que ce soit, t'aurais eu moins mal. Déjà, il faisait bien deux têtes de plus que toi, tu devais avoir dans les dix-sept ans, lui peut être bien la trentaine ou pas loin. Il était encore plus barjot que toi, il a passé la nuit à te faire du mal, il t'a torturé, violé, frappé, pendant plusieurs heures. Le lendemain matin, il t'a balancé à la rue, la gueule dans le caniveau, à moitieren train de crever. T'as bien faillit y passer cette fois. T'as mis une bonne semaine, voir plus, à t'en remettre. Il a même fallu que tu ailles à l’hôpital. C'est la mère d'un de tes amis, qui a fait comme si tu étais son fils. Elle avait bon cœur cette femme, tu la considérais comme une mère. C'est là que t'as commencé à te modifier, les tatouages, les cheveux, la drogue, l'alcool etc. C'est à cette époque, que tu as rencontré ton sauveur.

C'est au détour d'un salon de tatouage que tu vas rencontré ton sauveur. Il va adoré ton style et ta personnalité, il va t'embaucher dans son salon de tatouage, pour te former. T'as du talent il parait, puis t'aime ça. t'as envie de t'en sortir, il dit que c'est une super qualité, ça.